The Big Lebowski
Titre original : The Big Lebowski
Année de production : 1998
Réalisateurs : Joel et Ethan Coen
Distribution : Jeff Bridges, John Goodman, Steve Buscemi, Julianne
Moore, Philip Seymour Hoffman, Ben Gazzara, Peter Stormare, John
Turturro, Tara Reid, Jon Polito
Durée: 117 min
« The Big Lebowski », c’est avant tout l’histoire de Jeffrey Lebowski
(Jeff Bridges), dit « le Duc », un tocard de première au look baba cool
qui se trouve être avant tout le plus grand glandeur de Los Angeles. Il
mène une vie paisible dans un appartement minable, boit des russes
blancs (mélange de vodka et de lait) et passe son temps au bowling avec
ses potes Walter (John Goodman) et Donny (Steve Buscemi) qui semblent
tout aussi paumés que lui. Avec eux, il prépare le prochain championnat
et leur rencontre contre le vicieux Jesus Quintana (John Turturro).
Tout irait pour le mieux si le Duc ne s’était pas retrouvé la tête dans
ses propres chiottes, interrogé par un truand au sujet du remboursement
de la dette contractée par son hypothétique épouse auprès du producteur
de films pornographiques Jackie Treehorn (Ben Gazzara). Pire, le voilà
obligé de contempler un complice uriner sur le tapis de son salon.
Comprenant finalement qu’il y a erreur sur la personne, les deux
individus repartent sans s’excuser.
De retour au bowling, son partenaire Walter Sobchak (John Goodman), un
vétéran du Vietnam irascible, adepte de la culture juive et du shabbat,
spécialiste en alarmes et vidéosurveillance, lui conseille d’aller
demander réparation à son homonyme, le vieux milliardaire philanthrope
de Passadena surnommé « The Big Lebowski ». Malgré un accueil peu
cordial, le Duc finit par repartir avec un nouveau tapis, croisant au
passage Bunny (Tara Reid), la jeune épouse nymphomane du milliardaire,
et son ami Karl Hungus (Peter Stormare), un nihiliste d’origine
allemande, ancien chanteur du groupe de hard rock “Autobahn” (vous
chercherez la traduction) et acteur porno à ses heures perdues.
Une partie de bowling plus tard, voilà le Duc contacté par Brandt
(Philip Seymour Hoffman), le majordome du milliardaire, qui lui apprend
que Bunny a disparue, victime d’un enlèvement. Le milliardaire lit au
Duc la lettre des ravisseurs et lui demande de leur remettre la rançon,
supposant que les escrocs sont ceux-là même qui ont uriné sur son tapis.
Voilà donc le Duc de retour au bowling avec une valise contenant un
million de dollars. Expliquant la situation à Walter, ce dernier lui
conseille de remplacer la mallette par un leurre (son linge sale de la
semaine) puis met au point une stratégie qui fait capoter la
transaction. Pire, le Duc se fait voler sa voiture qui contenait la
vraie mallette et découvre en rentrant chez lui que son nouveau tapis a
disparu, récupéré par la fille du milliardaire, Maud (Julianne Moore),
une artiste-peintre débridée, qui estime que l’enlèvement de Bunny n’est
qu’un prétexte pour détourner l’argent de leur fondation. Elle le
charge donc de retrouver le magot. Le Duc devient dès lors la cible d’un
trio de nihilistes allemands armés de furets grignoteurs de « zézettes »
et du pornographe le plus célèbre de Malibu qui ont tous entendu parler
du million. Le voilà même suivi par un détective privé (Jon Polito) qui
le file jour et nuit en coccinelle.
Vous l’aurez compris, « The Big Lebowski » est un film décalé, pour ne
pas dire totalement barré, mais tout bonnement jubilatoire. En effet,
non contents de nous servir une galerie de personnages loufoques
extrêmement bien caricaturés, les frères Coen réussissent à nous pondre
un scénario complètement tordu mais d’une subtilité incomparable où se
multiplient rebondissements et situations désopilantes (furet dans la
baignoire, démolition de voiture de sport à coups de batte de
baseball…). Les dialogues sont tout simplement anthologiques,
croustillants à souhait, et chaque réplique vaut son pesant d’or (comme
Walter à propos des irakiens qui sont selon lui « Des bouffeurs de dates
avec des torchons sur la tête, pas foutu de trouver la marche arrière
sur un tank russe » alors que « les Viets et leurs pyjamas noirs étaient
de vrais ennemis, eux », ou Maud dont l’art « impressionne beaucoup
par son côté vaginal »). Côté acteurs, Jeff Bridges et John Goodman sont
totalement déments. Bref, il y a des films, comme celui-là, qui
marquent une génération. Tout y est culte. Du divertissement comme on en
voit trop rarement.
Pour finir deux petits cadeaux:
Le film érotique de Karl Hungus
Le duc et son pote Walter jouant aux détectives